Mémoire d’une expérience de guerre, entre 1939 et 1945, ce texte de l’abbé Peio Harignordoquy est fixé dans sa forme actuelle en 1948. Le premier intérêt de ce témoignage tient à la personnalité de son auteur, jeune prêtre basque de mission porté par sa foi. Le second réside dans la diversité de son vécu : soldat de la défaite, prisonnier de guerre et déporté. Aumônier militant, le père Hari s’attache à maintenir moralité et esprit de résistance au sein des stalags, ce qui le conduit finalement à la déportation. En même temps, cette source, représentation mémorisée du réel, fait objet d’histoire. Elle témoigne avec sobriété des souffrances d’une génération traumatisée par la guerre, des choix personnels d’un chrétien résistant et du contexte socioculturel d’une époque. À ce titre, cette publication s’inscrit dans la tendance actuelle de la recherche qui, sur la seconde guerre mondiale, multiplie les approches différentes, pour accéder à une réalité complexe.