« Lélevage pastoral nest pas un système primitif dexploitation de la nature, une forme passée et dépassée de lévolution économique de lhumanité. Au contraire, pendant des millénaires, le système sest perfectionné, et jusquà notre époque, il a très souvent été adopté en tant que type déconomie plus efficace et plus dynamique que bien des formes dagriculture ». dit lethnologue Maurice Godelier. Lobservation de nos vallées pyrénéennes témoigne bien de la vitalité des pratiques pastorales. Lété, les hautes vallées où cohabitent brebis, vaches, juments offrent un spectacle dont lintérêt ne faiblit pas pour les nombreux touristes qui parcourent cette partie du territoire, bergers et éleveurs faisant fructifier leur montagne avec une tranquille persévérance. Les cujalas fromagers de la vallée dOssau ou de la Pierre-Saint-Martin produisent un fromage destive de qualité et cette activité se redéploie dans les cayolars de Haute- Soule, Cize et Baïgorry. Lauteur sinterroge sur la vigueur de ce pastoralisme occidental et plus particulièrement au Pays Basque, en y associant le berger, figure universelle présente dans de nombreuses civilisations agropastorales, archétype dune certaine idée de liberté liée à lexercice même de lactivité transhumante. Bien entendu, les choses ont changé, les modes de gardiennage ont évolué, les bergers ne sont plus seuls, la montagne nest plus à leur usage exclusif entraînant débats et parfois conflits avec le reste de la société
Dans ce livre, ces aspects sont développés par lauteur dans un souci de partage et « dune invitation à débattre », pour comprendre les conditions de la pérennisation de ce groupe professionnel original et poser la question de son avenir face à la complexité des enjeux de la société moderne.