“Je vais vous surprendre, je crois que s’aurais été curé.”, répond du tac au tac Salvador Dalí à la question d’un journaliste qui lui demande, en 1970: “Si vous n’aviez pasé té peintre qu’auriez-vous été?” Incroyable réplique qui contraste singulièrement avec l’image du dandy, de l’histrion ou du surréaliste iconoclaste, véhiculée avec complaisance par les media et ce, le plus souvent, avec son assentiment. Bien entendu, cette répartie s’inscrit dans son d’entrouvrir la porte du Dalí qu’il n’osait pas laisser paraître, du Dalí fasciné par les grands mystiques, tourmenté par la mort, angoissé par l’au-delà. C’est ce Dalí que se propose de révéler cet ouvrage au travers des différentes étapes de sa vie. L’enfant et l’adolescent tiraillés entre une mère catholique pratiquante et un père athée et libre penseur. L’étudiant qui se libère à l’Université de Madrid ; le jeune adulte à Paris, dans le monde extravagant du surréalisme ; le Dalí de Gala à la sexualité déviée, puis l’homme mûr qui fait volte face et affiche un catholicisme ostentatoire. Ses écrits, son discours, ses interviews, l’ampleur de son œuvre religieux, l’opinion de ses nombreux biographes, les témoignages de ses proches permettront peut-être au lecteur de se forger une intime conviction et de rendre alors un bien aléatoire verdict.